La filière « pêche » française (près de 8000 navires, attachés à 65 ports, en métropole, et en outre-mer), exerce une activité économique majeure mais est confrontée à plusieurs défis d’envergure, économiques et écologiques. Il s’agit d’abord de la ressource halieutique déclinante et des pertes indésirables d’innombrables poissons (« juvéniles » rejetés des filets, dauphins échoués, marsouins…), des dragages destructeurs à grande échelle des espèces et des fonds, dus aux chaluts (mollusques, crustacés et leurs habitats, sédiments…), de la rénovation coûteuse de nombreux bateaux anciens, et de la technologie des motorisations, en vue de leur décarbonation, indispensable aujourd’hui. …. Des changements impératifs des équipements et des pratiques de pêche et d’aquaculture vont donc progressivement, s’imposer, ce qui va remettre en cause certaines habitudes et nécessiter des investissements financiers, technologiques et humains, dans la plupart des métiers de ces filières. Les savoirs, les savoir-faire, les savoir-être vont notamment évoluer, compléments incontournables des moyens impliqués dans ces changements.
Un projet intéressant, à titre d’exemple, est celui de la « ceinture bleue » en développement à l’île de Houat (Morbihan). Il s’agit de renoncer à « râcler les fonds marins » avec de gros chalutiers, venus du continent, et de réensemencer les fonds marins en coquillages et crustacés, tout en pratiquant une « pêche douce » - notamment avec des casiers - et une activité aquacole, en récoltant ainsi des coquilles saint Jacques, des langoustines et des crevettes grises, tout en pêchant des sardines, des congres, des bars.
Vaincre une forme de « déni collectif » , en premier lieu , afin de prendre pleinement conscience que les océans sont en grand danger (cf - biodiversité, pollution par les plastiques et autres déchets) . Ce déni impacte aussi les délais quant à la mise en œuvre de nouvelles pratiques de pêche et de préservation du milieu marin . Pourtant , le retard est clairement pris pour prévenir les conséquences d'une méthodologie de travail aujourd'hui obsolète (car liée à un « principe d'abondance » de la ressource halieutique, alors que ce n'est pas du tout le cas) ; Il est ainsi absolument nécessaire de « changer de cap » donc d'agir vite et efficacement , en faveur de résultats clairement identifiés et évaluables . La logique de sobriété s'impose aussi . Elle repose sur une modification conséquente des comportements des consommateurs ; Il est souhaitable donc, en premier lieu, que chacun et chacune adopte une perception radicalement nouvelle quant à « l'état des océans ».
Une fois encore, la réponse est méthodologique, cadrée et d'envergure. Elle associe beaucoup d'acteurs et, dans la précision de la stratégie et des actions , vise une grande réactivité et un pragmatisme partagé .
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